Mémoires pour servir à lHistoire de mon temps

François Pierre Guillaume Guizot
Mémoires pour servir à l'Histoire
de mon temps

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mon
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Title: Mémoires pour servir à l'Histoire de mon temps (Tome 6)
Author: François Pierre Guillaume Guizot
Release Date: April 12, 2006 [EBook #18159]
Language: French
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MÉMOIRES POUR SERVIR À ***

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MÉMOIRES
POUR SERVIR A
L'HISTOIRE DE MON TEMPS

PAR
M. GUIZOT
TOME SIXIÈME
PARIS MICHEL LÉVY FRÈRES, LIBRAIRES ÉDITEURS RUE
VIVIENNE, 2 BIS, ET BOULEVARD DES ITALIENS, 15 A LA
LIBRAIRIE NOUVELLE
1864

CHAPITRE XXXIV
LES OBSÈQUES DE NAPOLÉON.--LES FORTIFICATIONS DE
PARIS.
Ma situation et ma disposition personnelles dans le cabinet du 29
octobre 1840.--Des amis politiques.--Des divers principes et mobiles de
la politique extérieure.--Quelle politique extérieure est en harmonie
avec l'état actuel et les tendances réelles de la civilisation.--Caractère
de l'isolement de la France après le traité du 15 juillet 1840.--Débats de
l'Adresse dans les deux Chambres à l'ouverture de la session de
1840-1841.--Arrivée à Cherbourg du prince de Joinville ramenant de
Sainte-Hélène, sur la frégate la Belle-Poule, les restes de l'empereur
Napoléon.--Voyage du cercueil du Havre à Paris.--État des esprits sur
la route.--Cérémonie des obsèques aux Invalides.--Conduite du
gouvernement de Juillet envers la mémoire de l'empereur

Napoléon.--Fortifications de Paris.--Vauban et Napoléon.--Études
préparatoires.--Divers systèmes de fortifications.--Comment fut prise la
résolution définitive.--Présentation, discussion et adoption du projet de
loi.--Opinion de l'Europe sur cette mesure.
Quand le ministère du 29 octobre 1840 se forma, je ne me faisais point
d'illusion sur les difficultés, les périls et les tristesses de la situation où
j'entrais. Comme en 1831, nous entreprenions de résister, dans une
question de paix ou de guerre, à l'entraînement national. On
commençait à reconnaître qu'on s'était trop engagé dans la cause du
pacha d'Égypte, qu'on avait trop compté sur sa force pour se défendre
lui-même, et qu'il n'y avait là, pour la France, ni un intérêt, ni un point
d'appui suffisant pour affronter une guerre européenne. Mais bien que
sérieux et sincère, ce tardif retour au bon sens devant la brusque
apparition de la vérité était partiel et pénible; ceux-là même qui s'y
empressaient ressentaient quelque trouble de leurs vivacités de la veille;
et une portion considérable du public restait très-émue des revers de
Méhémet-Ali, de l'échec qu'en recevait la politique française, et irritée
sans mesure, quoique non sans motif, contre le traité du 15 juillet et les
procédés qui en avaient accompagné la conclusion. La lumière qui
éclaire les esprits n'apaise pas les passions, et une erreur reconnue ne
console pas d'une situation déplaisante. Les adversaires de la réaction
pacifique la repoussaient d'autant plus vivement qu'ils n'étaient plus
chargés de mettre en pratique leurs propres velléités belliqueuses et de
répondre des résultats. J'avais la confiance que, dans la lutte qui se
préparait, l'appui des grands, vrais et légitimes intérêts nationaux ne me
manquerait point; mais je me sentais de nouveau aux prises avec des
préjugés et des sentiments populaires dont je reconnaissais la force,
tout en les jugeant mal fondés et en les combattant.
Il y avait de plus, dans ma situation personnelle au moment où je
reprenais le fardeau du pouvoir, quelque embarras. Je succédais à un
cabinet auquel j'avais été associé huit mois en restant, selon son voeu et
sous sa direction, ambassadeur à Londres. Pour moi-même et dans mes
plus rigoureux scrupules, cet embarras n'existait point; j'avais nettement
établi, dès le premier jour, à quelles conditions et dans quelles limites,
soit à l'intérieur, soit à l'extérieur, je donnais, au cabinet présidé par M.

Thiers, mon adhésion; tant que nous étions demeurés dans ces limites,
j'avais loyalement soutenu et secondé sa politique; dès que j'avais vu le
cabinet près d'être entraîné hors des voies dans lesquelles je lui avais
promis mon concours, je l'avais averti que je ne pourrais le suivre sur
cette pente, et après lui avoir communiqué tout ce que je pensais de
l'état des affaires, extérieures et intérieures, j'avais demandé et reçu de
lui un congé pour venir à Paris, à l'ouverture des Chambres, et m'y
trouver en mesure de manifester ma pensée. En racontant, dans le
précédent volume de ces Mémoires, mon ambassade en Angleterre, j'ai
fait connaître en détail et à leurs dates ces réserves et leurs preuves[1].
J'avais donc fidèlement accompli mes engagements et j'étais, quand le
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